Stigmates de la Lame

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Stigmates de la Lame

Prélude

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... Lever le voile, ramener les souvenirs enfouis et oubliés, même les pires, ou surtout les pires … ?Texte italique

L'hermite

Déjà plusieurs années qu'il était terré dans les sous-sols, vivant en reclus, fatigué des êtres qui peuplaient cette ville et trop conscient de ce qu'ils en avaient fait.

Il avait connu l'ancienne ville à ses prémices et découvert ce qui se tramait derrière ses belles façades. Il ne savait que trop qu'elle n'était qu'un incubateur où les pires expériences avaient vu le jour. Ramené à la vie après le grand cataclysme il avait vu les bâtisseurs à l'œuvre, reconstruisant sans répit. Il les avait observés longtemps avant de se réfugier dans les catacombes. Son esprit était clair, il se savait traqué et sa vie ne tenait qu'à un fil s'il était découvert. Il dû se résoudre à vivre loin de leurs yeux.

Petit à petit, ne remontant que pour fouiller les décombres et trouver ce dont il avait besoin, il aménagea une pièce et installa du matériel qu'il relia à l'énergie de la ville en détournant une infime partie de l'alimentation des Services Techniques dont le câblage rongeait les sous-sols.

Sa paranoïa grandissante l'incita à installer des caméras reliées à la surface, lui permettant d'observer à loisir ce qu'il s'y passait. Il vécut ainsi à distance les événements qui secouèrent la ville, le départ des rebelles et leur réclusion dans un secteur en ruine. Les différentes assemblées, les discours qui tombaient et la ville qui peu à peu tentait de respirer à nouveau.

Puis avec le temps l'évidence se fit jour, ils devaient savoir, ils devaient connaitre la vérité... impérialistes ou rebelles qu'importe.




Les jours passaient où il tentait d'établir la liaison sans succès, la peur l'étreignant d'être découvert avant d'avoir pu mener à son terme sa dernière idée, le dernier recours pour leur ouvrir les yeux.

Pas assez d'énergie pour faire ça... un sentiment de découragement le prit tandis qu’il repoussait le clavier d'un geste brusque. Il resta longtemps prostré avant que son esprit ne se calme et lui permette de réfléchir. Il se redressa un peu, fixant les câbles reliés au sol, l'alimentation détournée à l'aide d'une déviation entre les services de la ville et les usines.

D'une main d'abord hésitante il saisit un câble puis se ravisant enfila un gant de protection pour tirer de toute ses forces. Il laissa filer celui qui reliait son abris à l'énergie et garda l'autre serré dans son poing ganté. Il le posa finalement au sol et se retourna pour fouiner dans un tas de fils et d’appareils divers grimpant le long du mur. Après maintes fouilles il en ressortit un casque cérébral, d'un genre un peu ancien qui lui servait à se connecter à la matrice avant de pouvoir le faire en direct. Un transformateur s'ajouta au casque et quelques connecteurs.

L'homme effectua des branchements un peu fébrilement puis finit pas se rasseoir devant ses consoles le souffle court. Il s'essuya le front et posa, les mains un peu tremblantes, les diodes du casque sur ses tempes.

Le choc fut rude, l'énergie farine affluait dans son corps et lui fallut quelques minutes pour reprendre ses sens, luttant contre le besoin de tout arracher et se libérer des ondes qui circulaient, cognant contre ses tempes et faisant accélérer les battements de son cœur. Il se reprit et tenta de respirer à un rythme plus normal, maitrisant petit à petit le flux. Alors seulement, il plaça ses doigts sur le deck et se laissa aller dans la matrice. Les informations défilaient à toute vitesse, il eut l'impression d'avoir la ville au creux de sa main.

Tout était là, chaque endroit, chaque personne... il se rapprocha encore, enregistrant les informations à une vitesse folle sans même prendre le temps d'analyser puis s'adossa finalement à son siège et retira le casque.

L'homme était à présent résigné à son sort. Il se reconnecta, pianota sur les touches de ses consoles envoyant des faisceaux invisibles partout dans la ville depuis son petit bric à brac souterrain. Nous y voilà...

Il se baissa et tourna un bouton sur le transformateur.

Doucement, doucement... je veux pas y passer...

L'énergie afflua avec plus de force et ses tempes lui semblèrent sur le point d'exploser.

Respirer doucement, garder le contrôle jusqu'à la fin...

Avec un râle de douleur l'homme se sentit soudain happé, sa bouche s'ouvrit pour hurler mais plus aucun son ne sortait. Il était devenu comme immatériel, seul son casque le reliait encore aux consoles et au deck, n'agissant plus que par ses pensées.

L'homme reclus qui ne supportait plus la ville et ses mensonges renversa la tête contre son dossier. Aucun souffle ne soulevait plus sa poitrine et pourtant l'énergie continuait de circuler, intarissable tandis que son esprit animait la matrice.

Les informations commencèrent à défiler dans le système de la ville, se croisant et se décroisant, certaines n'avaient aucun sens, d'autres faisaient hausser les sourcils mais tous, impérialiste ou rebelle étaient connectés à une matrice infinie.

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Les veilleurs

Zhett Kellum

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On l'appelle Zhett Kellum. Bien qu'on ne l'ai pas appelé depuis longtemps.

Dure dure... Est la vie d'un Observateur. Dure dure... Si seul...

La vie dans les boyaux sombres, humides et suintant la charogne pestiférée est inhumaine. Mais cela convient à un Gobelin. Le devoir de veiller, sur ses frères et sœurs. Jusqu'à leurs réveil. Survivre. Pour tromper l'ennuie et la solitude, il fut tout naturel pour le Gobelin de s'adapter, à la survie. Créer, améliorer son corps. La vermine souterraine est devenue sa nourriture, qui à changé son être devenu infâme. Dans son atelier, il construit, il veille sur les germes de rébellion qu'ils ont laisser croitre. L'inaction quant à ses idéaux est une chose dont Zhett Kellum à dût s'habituer.


Paas encore ! Pas encore !! Bientôt ! Nous arriver ! Drones pas se plaindre. Pas comme humains.

Malgré la pauvreté des matériaux trouvés ici bas, parmi les déchets que la civilisation peux apporter, la construction continue, l’ingénieux Gobelin ne manque pas de temps, temps qu'il s'est approprié grâce à son génie. Génie dont il est impatient de faire partager. Pour le meilleur, comme pour le pire.

Bientôt... Bientôt...


Fraz

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La nonchalance de la gynoïde s'allie à une allure fragile quand s'anime sa silhouette aux courbes fluides. Rien ne transparaît de ses compétences si ce n’est ces binocles sur lesquelles s’affichent parfois quelques lignes de code. Elle ne les ôte jamais. Discrète et peu prolixe, elle sait se montrer incisive et frissonne tout juste lorsqu’elle dépasse ce stade où elle se sent bien moins humaine que ce qu’elle devrait être.

Ne crois aucun mensonge Ne crains aucune mort Ne prise aucune larme N’oublie pas, n’oublie jamais.

D’un geste de main posé, elle s’assied près de la dernière cuve et fait tourner tour à tour les nombreux anneaux de métal qui garnissent ses phalanges fuselées ; sibylline panoplie habillant ses mains fines. Sous les lueurs artificielles de son regard, ses voix intérieurs l’apaisent, lui rappellent son unique objectif en un refrain qu'elle murmure, alors que les cuves activent leur process de réveil, une à une.

Doucement elle effleure électrodes enfichés dans sa nuque. Elles ne la font plus souffrir et maintiennent son cap après la douleur de ces jours d’avant la chute. Les lignes de codes s’affichent de nouveau et laissent place à cette mémoire douloureuse suspendue au dessus du chaos.

Le sang se lave par le sang. N’oublie pas. N’oublie jamais.

Les proclamations montaient des ruines fumantes de notre déclin. Nous avions échoués alors que nous pensions immuables les principes de la Rébellion. Comment avaient-ils pu oublier que nous n’étions plus qu’esclave au milieu de la Cité: Le Père, La Mère, les dysfonctionnements, les ambitions.

Peine perdue. La gynoïde, aux yeux recouverts par ses implants oculaires, regarde Zhett revêtir son armure avant d'enfiler son trench, la bouche tordue dans un rictus mêlant haine et espoirs ; vacillant un instant, les quelques pas qui la séparait de la sortie lui donnèrent peu à peu plus d’assurance. Lorsqu’elle posa sa main sur la paroi taguée, elle effleura le lien de métal en regardant la Cité : Il est temps.



ID41931

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Recroquevillé sur lui-même tel un fœtus, ID41931 vivait reclus dans la matrice. Cela faisait bien longtemps qu'il avait oublié son nom pour ne garder que l'essence de ce qui lui paraissait important, son identifiant, la manière la plus pure dont la matrice le reconnaissait. Il passait la totalité de son temps à parcourir les flux d'informations, comprendre la matrice, ses méandres, son essence.

Il était parcouru de spasmes à chaque fois qu'il découvrait les propos très tendus des rebelles qui n'avaient pas lieu d'être.

Réveillé par ses camarades, il émergea fébrilement vers la réalité. Ses muscles s'étaient bien atrophiés et ses plumes tombaient. Il eut bien du mal à débrancher les câbles qui le reliait au système artisanal confectionné lui permettant d'être alimenté tout en étant totalement immergé dans la matrice.

Il avait pu supporter la situation tant qu'il était focalisé dans le monde virtuel mais le fait d'ouvrir les yeux.. de ressentir son corps à nouveau, de certains visages décomposés autour de lui rendait la situation intolérable. Rien n'avait bougé depuis le départ, les mêmes situations, les mêmes problèmes, les même moyens techniques... Lui qui ne rêvait que d'élévation, de montrer la grandeur d'un système ouvert face à l'Impérium. Le réveil était bien rude...

Sans dire un traite mot, il se releva et suivi les visages auparavant familiers.

Il avait assez rêvassé d'un meilleur système. Il fallait montrer qu'il ne tenait qu'aux rebelles de le réaliser.

Il fallait redonner foi en ce qui était l'essence de l'existence du secteur.


Drell Orën

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Il avait été "Son" bras vengeur et impitoyable..."Son" indéfectible gardien et prêcheur. Répandre la parole, faire taire les voix qui ourdissaient une révolte à mi-mots, celle des idéaux brisés. Mais les voix finirent par résonner en lui, provoquant un écho de doutes, infimes d'abord, puis qui enflèrent en questions.

Petit à petit, se fondant dans les masses grondantes, épiant les conversations de rue, risquant son ascension et sa vie à la quête de la plus petite information, d'une minuscule preuve, il avait fini par déchirer le voile qui le masquait en parangon de "Sa" vertu, pour révéler l'instrument monstrueux qu'il était.

Il avait tenté d'éveiller ses frères d'armes et auparavant de foi, mais l'aveuglement et le contentement étaient leur seul guide. Alors il s'était tourné vers les opprimés, pour amplifier leurs voix, les accompagner sur le chemin. Et quand la révolte éclata enfin, ce fut dans le même uniforme qu'il s'était élancé à sa tête, avec ses compagnons, en signe des pêchés qu'il avait commis. Un symbole de honte, de rédemption perpétuelle.

"N'ai-je pas assez expié ? N'ai-je pas assez fait, pour qu'ils restent sur le chemin ? Laisser la flamme s'éteindre, les idéaux s'évaporer, n'est-ce pas là un impardonnable pêché?"

Dans les dernières fumerolles glacées, il se dressa à l'unisson avec ses compagnons et se vêtit une dernière fois, il l'espérait, de son fardeau. Voyant ses armes reposer devant lui, conservées avec soin alors qu'il goûtait au repos de l'âme, il hésita à les porter à nouveau. Il voulait frapper les consciences et embraser les cœurs avec ses mots pour seules munitions, laisser aux autres la lutte armée. Mais pour en avoir été un, il connaissait les esclaves et la force de leurs entraves. À regret, il s'empara de ses vieux alliés et se joignit à ses Frères et Sœurs.

L'heure de l'ultime rédemption avait sonné. Il en serait le Messager.


Many Railan

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Une lumière vive. L'iris se rétractant, la main se posant sur sa cuisse, a la recherche de son arme. Oui.. Many n'avait pas perdu ses réflexes, malgré la stase interminable.

Elle reconnait le regard se posant sur elle. On la débranche, durant de longues minutes, elle en profite pour observer les alentours, ses compagnons.

Les mots s'enchainent rapidement, les informations défilent a toute vitesse, les regards se croisent. Les mouvements de tête, les moues, tout se passe de longs exposés, ils se comprennent comme si les années n'avaient eu de prises sur eux.

"Paix". Paix ? Avec l'Imperium ? Ces enfants étaient-ils fous ? Ces hommes qui se disaient rebelles avaient-ils perdus la tête ? Il fallait les remettre sur le droit chemin. Ils n'avaient perdu leur sang pour que ces ignares l'offre a l'ennemi.

L'Empire n'avait que trop durer. La Rebellion n'en avait plus que le nom.

Tout ceci devait changer.

Oui.. L'humaine n'avait que trop attendu, les bras décharnés, le visage émacié, son corps pouvait en témoigner. Sa langue la démangeait, les mots ne demandant qu'a franchir la barrière derrière laquelle ils étaient prisonniers. Son bras n'aspirait qu'a se lever, qu'a marteler un discours.

Oui... Il était temps.


Raphael "Raff" Blanchard

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Apres avoir troqué son bleu de Bâtisseur pour une veste en cuire noire des Syndiqué, Raphael Blanchard avait décidé d'élever sa voix plutôt que de nouveaux immeubles dans l'ancienne cité impériale. L'un des premiers a avoir joué un rôle décisif dans les révoltes orques qui suivirent l’établissement de l'Impérium , cet ancien leader de chantier était devenu malgré lui un expert en démolition, mettant son savoir faire en ingénierie civil au service de la rébellion. Il en avait d'ailleurs gardé d'anciennes cicatrices lorsqu'une mèche trop courte lui avait fait perdre une partie de ses cornes. Le "Biscornu" lui avait valu un sobriquet que ses camarades usaient a son encontre, enfin, surtout lorsqu'il n’était pas dans les environs.

Des années de luttes a rassembler ses frères et sœurs orcs et trolls avaient usé sa voix et sa flamme de révolte, et l'age de glace qu'il venait de franchir n'allait pas arranger son humeur sourde et noire.

Raphael se redressait lentement, livide - son teint de troll naturellement vert avait laisse place au fil des années a une peau grisâtre- rigide, presque cadavérique, son regard froid s'adaptait lentement a la pénombre environnante. Reconnaissant un a un ses camarades de lutte, une voix rauque et résonnante s'échappait de sa poitrine, emplissant l'espace.

"Qui a dit que la vengeance était un plat qui se mange froid? Mes frères et mes sœurs, je ne sais pas pour vous, mais cette ... nuit... a creusé mon appétit.."

Un sourire d'ivoire se dessine dans l'obscurité des sous-terrains, Raff avait faim.. et soif de sang a nouveau..


Ecrits des joueurs (forum RP)

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